Au cours de cette période d’apprentissage, le chaton vit un sevrage alimentaire, puisqu’il doit commencer à se nourrir seul. En effet, quand la chatte se met à avoir mal en allaitant, elle agresse ses petits de façon modérée afin de leur indiquer qu’ils ne doivent plus toucher aux tétines (donc qu’ils doivent manger par eux-mêmes). En refusant ainsi la tétée à ses petits, elle leur enseigne indirectement à gérer leur frustration.
Un chat qui n’a pas vécu cette «agression de sevrage» peut ressentir le besoin de téter sa patte, une couverture, un toutou, etc. Comme ce comportement l’apaise, il n’est pas mauvais en soi. Toutefois, si l’animal a pris la mauvaise habitude de lécher des tissus et de les avaler, il risque de souffrir d’une occlusion intestinale. Il faut alors consulter un comportementaliste pour lui faire perdre cette habitude.
De la 10e à la 14e semaine, le chaton est en période de sevrage affectif, donc il devient plus autonome.
Éduquer son chaton
«D’abord, il faut savoir que, lorsqu’un chaton joue, il pratique ses techniques de chasse, explique Daniel Fillion. Alors, si on utilise ses mains pour jouer avec lui, on lui enseigne que la peau est quelque chose qu’il a le droit de chasser et de mordre. De plus, certaines personnes aiment coucher le chaton sur le dos et lui «brasser» le ventre de la main.
L’animal a alors le réflexe d’attraper la main avec ses pattes avant et de la labourer de ses pattes arrière, un autre comportement de chasse qu’il utilise dans la nature pour assommer une proie. Alors, en le maintenant ainsi sur le dos, on le met en position d’agression, ce qui signifie qu’on lui indique que la main est une proie qu’il a le droit d’attaquer.»
Alors, on joue à quoi?
«Un chat adulte a besoin de deux séances de jeu quotidiennes, de 5 à 10 minutes chacune, explique M. Fillion, alors que le chaton a besoin de trois à cinq périodes de jeu par jour, de la même durée. Les jeux doivent reproduire l’action de la chasse. Puisque, dans la nature, le chat attrape environ une proie sur trois, on doit respecter ces probabilités. Au moyen d’une perche au bout de laquelle on suspend une plume ou un jouet en forme de souris, etc., on commence par faire courir le chat.
Ensuite, on lui donne l’occasion d’atteindre l’appât et, toutes les trois fois qu’il pose la patte sur le jouet, on le lui laisse quelques secondes, en tirant légèrement dessus, par petits coups, pour lui faire croire que la proie tente de se sauver.
Lorsqu’il lève la patte pour voir si elle est morte, on recommence! À mesure que la séance progresse, on diminue l’intensité du jeu, jusqu’à arriver à un point neutre: le chat se couche sur le côté, sa proie entre les pattes, pour relaxer.» Il ne faut pas arrêter le jeu brusquement ni épuiser l’animal. Par ailleurs, un chat qui ne joue pas suffisamment trouvera des moyens de se divertir et, souvent, il attaquera nos pieds, nous tendra des embuscades, etc.
D'autres jeux
Les jouets en forme de souris et les balles sont appréciés du chat, et lui permettent de s’amuser seul. «On peut lui en offrir environ six, et en garder autant dans une armoire, de manière à faire une rotation de temps à autre. La nouveauté lui plaira et lui donnera encore plus envie de jouer, expliquent les consultants en comportement félin d’Éduchateur. Au cours d’une journée, le chat a besoin de s’amuser seul et avec nous.» Il ne faut jamais jouer avec une ficelle, car le chat pourrait créer des associations non souhaitables et s’en prendre, par exemple, au fil du téléphone. Pire encore: si on oublie de la ranger, il pourrait l’avaler.
Enfin, les félins ont besoin d’endroits en hauteur pour se percher, car grimper fait partie de leurs instincts pour surveiller leur territoire. «On doit leur offrir un “arbre à chats” d’où ils pourront voir une grande partie de la maison. Plus vous avez de chats à la maison, plus vous, devez leur offrir de possibilités de se percher pour permettre à chaque animal de prendre sa place en fonction de son caractère (dominant ou non). Un manque d’endroits où se percher peut causer des conflits et des batailles entre les animaux. Il faut aussi permettre à ceux-ci de grimper sur les meubles.Vous ne voulez pas qu’ils montent sur la table de la cuisine? Dites-leur «non!» d’un ton ferme et déposez-les par terre chaque fois qu’ils grimpent dessus.»